Analyse des tendances automne‑hiver 2025‑2026
Esprit de saison
Cette saison, la silhouette abandonne l'abstinence minimaliste pour un chic assertif. Les épaules s'élargissent, la taille se souligne, la jambe s'allonge. L'officewear se repense avec panache, convoquant les années 80 pour la puissance et les seventies pour la fluidité. Le vestiaire se construit par contrastes: la dentelle flirte avec le denim, la fausse fourrure rencontre le cuir lustré, les pois croisent les carreaux. La mode ne dicte plus, elle propose. À nous d'écrire la suite.
Tailoring, l'autorité douce
Le pouvoir se lit dans la coupe. Vestes à carrure nette, jupes calibrées, pantalons fuselés: le tailoring s'impose comme langage commun, mais sans sécheresse. Les ceintures XXL sculptent la taille, des mailles moelleuses tempèrent la géométrie, un polo à manches longues glisse sous la veste et replace le confort au cœur de l'équation. C'est la voie royale vers une élégance pragmatique, précise, humaine.
La jupe longueur genou, exactitude moderne
L'ourlet s'arrête juste sous le genou, comme une halte. Cette mesure sage n'a rien d'austère: on l'associe à des pulls oversize, à des blazers aux épaules affûtées, à des bottes qui embrassent la jambe. La ligne se fait stricte et vibrante, sérieuse mais sensible, idéale pour rythmer nos journées sans perdre de terrain sur le style.
Le sarouel couture, liberté maîtrisée
Pièce autrefois alternative, le sarouel entre au salon de la couture. En soie fluide, velours dense, denim japonais, cuir texturé ou même dentelle technique, il allonge la jambe plutôt qu'il ne la coupe. Porté avec un top près du corps ou une chemise ample, il offre une élégance mobile et silencieuse. Sa force tient à cet entre‑deux: desserrer l'allure sans jamais la diluer.
Fausse fourrure, manifeste de chaleur
La fausse fourrure revient avec des nuances nouvelles. Tantôt bohème de luxe, tantôt héritière des années 20, elle enveloppe ou ponctue. Manteaux oversize, vestes cintrées, étoles théâtrales, cols et poignets en finition: elle caméléonise nos tenues et élève en un geste la température stylistique. Confort assumé, extravagance calculée, conscience tranquille.
Le polo à manches longues, preppy réécrit
Ni trop sportif ni trop sage, le polo à manches longues signe une élégance discrète. En maille côtelée, jersey technique, laine ou transparence légère, il structure un jean droit, détend une jupe stricte, twiste un tailleur. Laisser deux boutons ouverts, choisir une matière noble, l'opposer à une pièce forte: le preppy devient terrain d'expérimentation.
Le pantalon fuselé, nerf de l'hiver
Taille haute, ligne précise, tombé net: le fuselé revient avec l'essor de l'officecore. Il crée des proportions affûtées, supporte les mocassins vernis, répond à un blazer architectural comme à une chemise oversize. Une pièce‑levier pour affirmer l'allure sans hausser la voix.
Le manteau extra‑long, verticalité théâtrale
Le manteau frôle la cheville. Structuré, parfois ceinturé, il donne la carrure et l'autorité. En tweed, daim, cuir lustré ou laine épaisse, il signe une silhouette en une seule ligne. Investissement sûr, présence immédiate, sa verticalité allonge tout, même les jours courts.
La coupe flare, mémoire des seventies
La jambe s'évase, la taille se marque, le bas libère le pas: le flare équilibre les volumes et sculpte la stature. On l'accorde à un blouson généreux, une blouse aérienne ou un pull ajusté. La nostalgie ne suffit pas; ici, l'aisance est manifeste et la démarche gagne en amplitude.
La robe bohème, romantisme nocturne
Dentelle, transparence, manches longues et fluidité composent des poèmes textiles qui quittent l'été pour habiter l'automne. En noir envoûtant ou blanc opalin, la robe bohème se ceinture d'une large boucle, s'accompagne de bottes seconde peau et troque sa candeur pour une intensité presque dramatique.
Les épaules exagérées, géométrie de caractère
Graphiques chez certains, sculpturales chez d'autres, les épaules imposantes redessinent le buste, affirment la présence. Sur blazer, blouse dramatique ou manteau couture, elles rappellent que la mode sait être architecture. Une super‑héroïne n'est jamais loin, mais le costume reste portable.
Chemise à jabots, théâtre de plis
Clin d'œil victorien, la chemise à jabots s'acoquine avec un tailleur androgyne, un pantalon cigarette, une jupe crayon. Elle prête au quotidien une théâtralité mesurée, preuve que la démesure peut s'exprimer dans le détail.
Mocassins, classicisme mobile
En verni ou daim, à talon bloc ou plats, plissés ou épurés, les mocassins demeurent l'alternative urbaine aux escarpins. Avec des chaussettes mi‑hautes en teintes naturelles, ils ancrent la silhouette sans la figer. Le pas est stable, la tenue respire.
Bottes seconde peau, élancement assuré
Fittées, sous le genou, en cuir précis: ces bottes deviennent la ligne directrice. Elles allongent la jambe, accompagnent jean flare, mini‑jupe ou robe bohème et tracent un sillage net. Le geste est sûr, le résultat est imparable.
Ceintures XXL, sculpture de taille
La ceinture se montre. Largeurs assumées, boucles bijou, accumulation possible: elle sculpte la verticalité d'un manteau, redessine un blazer, dédramatise une robe fluide. Accessoire‑signature, elle introduit la nuance théâtrale exacte.
Imprimés phares, grammaire graphique
Fleurs tapisserie
Sur fond sombre, elles réveillent robes bohèmes et vestes ajustées. Leur romantisme feutré épouse l'atmosphère automnale et se marie au cuir comme au tweed.
Pois
Format géant ou semis délicat, en monochrome ou en couleurs inattendues, ils deviennent ponctuation visuelle. Oser le mix avec carreaux ou rayures donne un relief contemporain.
Carreaux
Tartan aux accents punk, prince de Galles emprunté au masculin, carreaux‑fenêtre XXL: la tradition s'ouvre au jeu. Portés en total look ou par touches, ils naviguent entre bourgeoisie et esprit rebelle.
Animaliers
Léopard, zèbre, vache, python, dalmatien… Moins question de provocation que de matière: fausse fourrure, cuir, organza, soie, vinyle. Le motif gagne en relief, la silhouette en mordant.
Palette, nerf des émotions
Vert pistache
Acidulé, tendre, lumineux. Sur cuir droit, jupe crayon, robe en maille seconde peau, blouse fluide, ballerines ou bottes en daim, il adoucit les pièces strictes et vivifie les basiques.
Violet
Mystérieux, magnétique. En total look, il devient manifeste; en touche, il illumine tailleur, rehausse manteau, sublime veste couture. Du pourpre profond à la lavande sombre, il captive sans crier.
Chocolat
Nouveau noir, refuge chic. En camaïeu, il donne de la profondeur aux volumes. Sur manteau long, tailleur affûté, robe fluide, il promet une sophistication discrète, donc durable.
Colorblock
Version automnale, il marie chaleur et intensité: pistache + violet, rouge + chocolat, kaki + ocre. Le contraste devient langue, le look, phrase claire.
Micro‑scènes, grands effets
Pirate 2.0
Entre bohème et rock: chemises amples, gilet d'homme, bottes plates. Une allure frondeuse mais construite, prête pour l'asphalte.
Boudoir adouci
La lingerie sort. Teintes tendres, soies mates, jeux de transparence posés. Le soir s'invite le jour, avec pudeur décidée.
Boléro
Micro‑veste structurée, parfois en fausse fourrure ou piquée d'œillets. Petit format, grand impact.
Énergie 2000
Fausse fourrure en accessoire, ceintures à logo, t‑shirts à slogan, it‑bag porté haut. La nostalgie s'épure, l'esprit reste joueur.
Peignoir chic
Le robe‑coat quitte la chambre. Entre sophistication et nonchalance, il enveloppe sans mollesse.
L'art du nœud
Ornement star, maxi ou mini, posé en 3D sur col, poche ou ceinture. Un souffle romantique, précis.
Cuir, version cocon
Futuriste et enveloppant. En camaïeu chocolat, en mini‑robe cape, il dessine sans contraindre.
Franges, mouvement dessiné
Longues, nettes, architecturales. Sur jupe midi, cape graphique, maille à fils libres, elles donnent au vêtement une respiration.
Le foulard ceinture
Noué à la taille sur jean, robe fluide, cargo ou jupe tailleur. Geste simple, intention claire: la silhouette s'allège, le regard s'accroche.
Savoir‑faire et belles matières, l'œil La Marelle
À la Galerie Vivienne, chez La Marelle, nous aimons les pièces qui vivent longtemps. Quelques repères de connoisseuse pour investir juste:
Laine et cachemire: privilégiez des torsions serrées, une main dense, des bords côtes nets. Une maille de qualité garde son dessin et peluche peu.
Velours: le velours de coton riche et celui, soyeux, à reflets profonds signent un sarouel qui tombe droit. Vérifiez l'orientation du poil et la régularité de la teinture.
Cuir: recherchez un grain régulier, une main souple, une patine naturelle. Le chocolat magnifie la matière et traverse les années.
Dentelle: préférez les motifs nets, la transparence nette mais stable. Superposée au denim ou au tailoring, elle gagne en modernité.
Fausse fourrure: optez pour une densité homogène, un toucher qui rebondit, une doublure bien montée. Les couleurs sourdes renforcent l'illusion chic.
Entretien intelligent, allure préservée: un bon steamer réveille les mailles et défroisse foulards et jabots en un souffle. Le matin, un passage rapide suffit à rendre à la pièce sa tenue, sans la brusquer.
Conseils de style, du vestiaire à la rue
Proportions: épaules fortes + jupe genou + bottes seconde peau. La carrure se pose, la ligne se prolonge.
Matières: opposez une fausse fourrure généreuse à un pantalon fuselé pour un contraste lisible.
Couleurs: un tailleur chocolat s'illumine d'un col roulé violet; un manteau pistache gagne en profondeur avec des gants chocolat.
Imprimés: pois + carreaux en duo contrôlé. Gardez une échelle dominante, faites taire le reste.
Accessoires: ceinture XXL sur manteau extra‑long, foulard‑ceinture sur jean flare, mocassins vernis avec chaussettes ton sur ton.
Pièce signature: choisissez une seule excentricité par look. Un jabot, une épaule, une frange. Le silence autour fait son œuvre.
L'art de chiner, l'allure durable
Le dépôt‑vente est l'allié naturel de cette saison d'icônes. Cherchez:
Jupes genou vintage en tweed ou prince de Galles, doublées, ourlets nets.
Manteaux longs à épaules structurées des décennies fortes, retouchés à votre mesure.
Mocassins à plateau discret, semelles refaites pour la ville.
Ceintures bijoux des années 80‑90, parfaites sur laine ou cuir.
Carrés de soie généreux pour ceinturer, nouer, détourner.
Chaque pièce raconte. Notre rôle à La Marelle: sélectionner des matières nobles, vérifier les finitions, respecter la mémoire du vêtement et lui offrir une nouvelle scène.
Conclusion
Automne‑hiver 2025‑2026 réconcilie les contraires. Force des lignes, tendresse des textures, couleurs franches, romantisme tenu. On juxtapose, on agence, on dose. La mode devient récit plutôt que règle, geste plutôt que posture. À celles qui aiment les belles matières et l'élégance durable, cette saison tend un vestiaire de possibilités. Entrez, essayez, composez: l'allure se mérite peu, s'éprouve beaucoup, et s'emporte longtemps. Chez La Marelle, nous croyons à ces histoires bien taillées qui traversent les saisons et se portent comme un secret partagé.