/reboot/media/919dc54a-414f-11e8-9613-fa163e14ea56/35fb5200-a850-11f0-bb07-52d1637eb1ed/1-1-victoria-beckham.avif)
Victoria Beckham, l'art de la métamorphose
On la croyait cantonnée à son rôle de « Posh », silhouette glacée des années 1990, symbole d'un glamour pop. Pourtant, Victoria Beckham, 51 ans, a su se délester des étiquettes pour devenir l'une des figures les plus respectées du luxe contemporain. Loin des strass de la scène, elle a bâti un empire de style où se mêlent rigueur architecturale, sens du détail et sobriété maîtrisée.
Sa trajectoire, aujourd'hui retracée dans la série documentaire Victoria Beckham signée Nadia Hallgren pour Netflix, a des allures de conte moderne : celui d'une enfant de l'Essex devenue icône mondiale, anoblie en 2025 par le roi Charles III. Trois décennies de lumière, de doutes, d'audace aussi - entre la ferveur pop, l'amour médiatisé avec David Beckham et une aventure entrepreneuriale que beaucoup pensaient éphémère.
L'ascension d'une autodidacte du style
Lorsque la chanteuse fonde sa maison éponyme en 2008, le scepticisme est général. Une « marque de célébrité », juge‑t-on alors. Pourtant, dès sa première collection new‑yorkaise, la presse spécialisée s'incline : ses robes fourreau structurées, d'une justesse millimétrée, imposent un ton. En 2011, un British Fashion Award vient consacrer ce regard neuf sur la féminité.
Mais la réussite se fait attendre. La griffe accumule les pertes, David Beckham injecte des millions pour soutenir le rêve de sa femme. L'époque est rude : la mode se globalise, la consommation s'essouffle. Pourtant, Victoria Beckham s'obstine, affine son écriture et choisit l'essentiel : le vêtement pensé pour durer. Exit les lignes secondaires ; place à une allure fluide, pensée pour la femme moderne, libre et consciente d'elle‑même.
Une renaissance par la stratégie et la cohérence
L'entrée du fonds Neo Investment Partners en 2017 marque un tournant. Sous l'impulsion du duo Ralph Toledano–Sybille Darricarrère, la maison retrouve son cap : rationalisation, qualité accrue, identité clarifiée. Puis viennent la ligne beauté (2019), la maroquinerie (2022), les sous‑vêtements sculptants et les parfums élaborés avec le nez Jérôme Epinette. Chaque projet porte la même empreinte : celle d'une élégance utile, jamais ostentatoire.
En 2024, la société affiche 112,4 millions de livres sterling de chiffre d'affaires, en hausse de 26 %. Une prouesse dans un secteur fragilisé. Le style « VB » s'impose : pantalon fluide, robe crêpe, palette poudrée. Un luxe silencieux, presque introspectif, que les clientes du Bon Marché qualifient de « quiet power ».
Le visage humain du luxe
La clé de cette réussite réside aussi dans la sincérité. Rien n'est lancé sans avoir été porté, testé, approuvé par Victoria elle‑même. Ses réseaux sociaux, suivis par plus de 30 millions de personnes, racontent cette proximité : un tutoriel beauté les cheveux en serviette, un clin d'œil à David, une larme au défilé. Cette authenticité, mâtinée d'humour britannique, a remplacé la froideur que lui prêtaient autrefois les tabloïds.
Le couple Beckham, malgré la gloire, conserve cette accessibilité désarmante : file d'attente à Westminster, éclats de rire familiaux, pudeur sincère. Acheter du Victoria Beckham, c'est aussi s'offrir une parcelle de cet art de vivre à l'anglaise, entre rigueur et autodérision.
L'élégance comme héritage
Derrière les chiffres se cache une philosophie : construire dans la durée. Victoria Beckham ne cherche pas l'effet, mais la continuité ; non pas l'apparence, mais la tenue. Ses collections racontent le passage du temps, l'assurance tranquille des femmes qui savent qui elles sont.
À l'image de sa fondatrice, la maison s'inscrit aujourd'hui dans une maturité sereine. Ni revanche, ni miracle : une leçon de constance et de foi en la beauté du travail bien fait.
Conseil de La Marelle : investir dans une pièce signée Victoria Beckham, c'est choisir un vêtement qui traverse les saisons. Un tailleur sobre, une robe en crêpe bien coupée : des alliés de toujours pour celles qui cultivent l'art d'être élégantes sans effort.