Comment bien fixer le prix de ses vêtements de luxe en dépôt‑vente
Fixer le bon prix pour un vêtement de luxe en dépôt‑vente est un exercice délicat. Entre l'attachement émotionnel, le marché réel de la seconde main et l'exigence d'un dépôt‑vente parisien comme La Marelle, la moindre erreur peut condamner une pièce à végéter sur cintre.
Pourquoi vos prix personnels sont presque toujours trop élevés
Il faut le dire franchement : la plupart des déposantes surestiment la valeur de leurs pièces. Pas par cupidité, mais parce qu'elles confondent prix d'achat et valeur de revente.
- Vous vous souvenez du montant payé en boutique, parfois douloureux.
- Vous avez porté peu la pièce, voire pas du tout.
- Vous l'associez à un événement important – un mariage, un nouveau poste, une histoire.
Or le marché, lui, se moque complètement de cette histoire‑là. Ce qui compte, ce sont quatre paramètres froids comme une étiquette :
- la désirabilité actuelle de la marque (Chanel n'est pas Sandro) ;
- l'état objectif du vêtement ;
- la saison et la cohérence en rayon ;
- la concurrence réelle dans le magasin de seconde main et ailleurs.
C'est pour cela que La Marelle assume un rôle un peu ingrat mais indispensable : ramener le prix à ce que les clientes paient vraiment, pas à ce que l'on aimerait qu'elles paient.
Les vrais critères d'un bon prix en dépôt‑vente de luxe
1. La marque, mais pas seulement le logo
Oui, un manteau Chanel partira plus vite qu'un manteau d'une marque premium confidentielle. Mais le logo ne sauvera jamais une coupe datée ou un modèle franchement dépassé.
- Grandes maisons iconiques : Chanel, Dior, Hermès, Louis Vuitton…
- Créateurs pointus : Yohji Yamamoto, Issey Miyake, Comme des Garçons…
- Marques premium actuelles : Isabel Marant, Maje, Sandro, Zadig & Voltaire…
Une veste Dior très années 2000, épaules XXL, peut intéresser quelques passionnées, mais pas au prix qu'on voit sur les plateformes. Paris n'est pas Vinted, et heureusement.
2. L'état réel, pas celui que l'on imagine
Dans un dépôt‑vente sérieux, la règle est simple : une pièce doit pouvoir se défendre en rayon face à du neuf. La Marelle applique un contrôle qualité en 12 points. Le moindre accroc visible, l'usure marquée d'une doublure, une odeur de parfum trop présente, et la valeur chute – ou la pièce est refusée.
Résultat concret :
- une robe Chanel impeccable peut être estimée à 30 à 40 % du prix neuf ;
- la même avec un défaut de fermeture ou une trace récalcitrante ne devrait même pas franchir la porte.
3. La saisonnalité, ce détail qui change tout
La Marelle fonctionne comme une maison de mode sérieuse, pas comme une cave à archives. Déposer un manteau épais en mai, c'est condamner sa vente. La boutique l'explique noir sur blanc dans son guide Comment déposer ? : on dépose en avance sur la saison.
- Printemps : de mi‑janvier à fin mars.
- Été : de fin mars à fin mai.
- Automne : de fin juillet à fin septembre.
- Hiver : de fin septembre à mi‑décembre.
Un prix juste hors saison devient un prix idiot. Soit la pièce dort en réserve, soit elle traîne sur cintre devant des clientes déjà passées à autre chose.
4. La vitesse de vente plutôt que la nostalgie
Un bon prix n'est pas celui qui flatte votre ego, c'est celui qui permet une vente en un à trois mois, la durée moyenne de mise en rayon indiquée dans la FAQ. Au‑delà, l'article se fige, perd de son attrait, et finit par gêner la rotation du stock.
Les conseillères de La Marelle raisonnent comme ceci :
- Le prix doit donner envie de prendre la pièce en main immédiatement.
- Il doit rester cohérent avec la réputation du dépôt‑vente – luxe oui, abus non.
- Il doit être suffisamment attractif pour qu'une cliente fidèle ne se dise jamais "je l'ai vue trop chère".
Comment les expertes de La Marelle construisent un prix juste
Un œil de terrain plutôt qu'une grille Excel
Oubliez les calculateurs automatiques. À La Marelle, le prix se fait à l'œil, mais un œil entraîné par des milliers de pièces vues, comparées, vendues. C'est tout l'intérêt d'un dépôt‑vente historique installé depuis 1974 dans la Galerie Vivienne.
En pratique, une conseillère passe en revue :
- la marque et le modèle précis (certains sacs sont mythiques, d'autres oubliés) ;
- la matière (un vrai cachemire n'a rien à voir avec un mélange approximatif) ;
- la taille – certaines tailles se vendent plus vite à Paris ;
- la tendance : on ne valorise pas de la même façon un jean flare et un slim essoufflé.
Le prix proposé n'est pas une base de négociation. Il est calculé pour que la pièce ait une chance sérieuse de partir dans le délai raisonnable qu'attendent les clientes… et les déposantes.
Cas concret : un trench Burberry à Paris
Imaginons Claire, cadre de 42 ans, qui arrive avec un trench Burberry classique, acheté autour de 2 000 € il y a trois ans, porté cinq fois.
Ce qu'elle imagine spontanément :
- "Moins de la moitié du prix neuf serait insultant".
- "Sur Internet, je le vois affiché à 1 200 €".
Ce que voit La Marelle :
- modèle toujours demandé, bon point ;
- état excellent, pas de retouche approximative ;
- taille 38, parfaite pour la clientèle parisienne ;
- mais une concurrence massive sur les plateformes.
Résultat : un prix affiché autour de 650–700 € en boutique. C'est nettement en dessous des fantasmes des plateformes, mais réaliste pour une cliente qui voit, touche, essaie et repart avec immédiatement.
Pour Claire, cela représente un retour intéressant, surtout si elle réinvestit une partie en boutique – ce qui est souvent le cas.
Les erreurs de prix qui font fuir les acheteuses
1. Copier les prix de la revente en ligne
Les plateformes type Vinted ou Vestiaire Collective affichent souvent des prix théoriques, très éloignés des montants réellement payés après négociations, promotions ou invendus chroniques. Copier ces prix pour un dépôt‑vente physique est une erreur stratégique.
Le rapport de thredUP 2025 sur la mode de seconde main rappelle d'ailleurs que ce marché croît vite mais reste extrêmement concurrentiel : seules les pièces au prix juste tournent.
2. Refuser toute marge de manœuvre pour les soldes
La Marelle prévoit la possibilité d'une réduction de 30 % pendant les périodes légales de soldes, sauf refus explicite indiqué sur la fiche de dépôt. C'est un levier puissant pour débloquer les ventes d'une pièce très spécifique ou d'une taille moins demandée.
Bloquer cette option par principe, c'est se priver de la dernière étape d'accélération avant le retour au placard.
3. Mélanger attachement affectif et marché réel
Un tailleur de vos 30 ans, même signé, n'a pas plus de valeur marchande parce que vous l'avez adoré. La Marelle le dit d'ailleurs clairement sur la page Les pièces sélectionnées : seules les pièces actuelles, impeccables et cohérentes avec la boutique restent en rayon.
Comment arriver préparée en boutique La Marelle
1. Faire un tri impitoyable avant de venir
Avant même de téléphoner au 01 42 60 08 19 pour un rendez‑vous, passez vos pièces au crible :
- marques réellement recherchées ;
- pièces propres, repassées, récentes ;
- modèles encore désirables (les vrais basiques s'en sortent mieux que les "tendances TikTok" déjà mortes).
2. Accepter dès le départ la logique du "gagnant/gagnant"
Le prix proposé par La Marelle intègre deux choses : ce que la cliente est prête à payer, et la commission qui permet au dépôt‑vente de fonctionner (équipe, loyer, sélection, gestion des invendus…). La fiche de dépôt détaille votre part, sans frais cachés.
Ce n'est pas une négociation, c'est un arbitrage : soit vous acceptez un prix qui permet une vraie chance de vente, soit vous repartez avec vos pièces, sans rancune.
3. Penser en garde‑robe, pas en pièces isolées
Les pièces se vendent mieux quand elles racontent quelque chose. Un manteau Max Mara, un jean bien coupé et un sac Prada constituent une silhouette. Or la cliente de La Marelle vient souvent pour "se refaire une garde‑robe" plus que pour chasser un seul article.
Déposer un ensemble cohérent, c'est augmenter les probabilités de vente de chacune des pièces. Et, accessoirement, faire plaisir à l'équipe en boutique.
Donner une deuxième vie intelligente à ses pièces de luxe
Au fond, réussir son prix en dépôt‑vente, c'est accepter une idée simple : mieux vaut une somme raisonnable, encaissée rapidement, qu'un prix théorique qui ne tombera jamais. Surtout dans une adresse centrale du 2e arrondissement où les pièces tournent vite.
Si vous hésitez sur ce que vous avez vraiment intérêt à déposer, le plus simple est encore de parcourir les ressources du site – les 12 règles, la FAQ détaillée – puis de prendre rendez‑vous et de venir en parler en personne. Le luxe de seconde main n'est pas une équation abstraite : c'est une discussion, quelques cintres bien choisis, et une boutique très réelle, au cœur de la Galerie Vivienne.